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La France fracturée, y compris dans ses partis

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Il n’est pas nécessaire d’avoir faire Sciences Po ou l’EHESS, pour constater que la France est profondément fracturée, à commencer à l’intérieur de ses propres partis. La France est divisée par la mondialisation,  et il y a trente ans d’écart de mentalités, entre certaines régions et l’Ile de France, qui carillonne en tête, même si certaines cités de banlieues sont elles aussi en déshérence. On ne voit pas l’avenir de la même manière à Hénin Beaumont, Beaucaire, Mantes la Jolie que dans le Vème arrondissement de Paris*….

L’Ile de France possède, parait-il, le meilleur PIB d’Europe…mais le reste ne suit pas, mis à part un peu Rhône Alpes Auvergne, Aquitaine et Bretagne, en gros… En Allemagne, par exemple, pour des raisons qui tiennent à son histoire, les Landers sont globalement plus homogènes et on essaie de faire travailler les gens sur une plage de temps plus large, mais en France, Paris demeure le centre qui concentre la plupart des pouvoirs et les entreprises les plus en pointe.
On observe une corrélation entre Extrême droite et ruralité touchée par le chômage,
 un peu partout en Europe. En Suisse, les dernières élections ont montré une radicalisation des zones un peu éloignées des centres névralgiques, comme Zurich, Bâle ou Lausanne, et les analystes ont aussitôt mis en  lumière le phénomène, qui est surtout un problème de formation. Mais nos sociologues beaucoup formatés à l’idéologie marxiste, auront du mal à avouer que le manque d’entreprises performantes est la clé de voute du succès des Le Pen, qui surfe sur la démagogie et le populisme.

Les politiques de droite comme de gauche ont eux aussi du mal à comprendre les fractures, car l’abondance de services publics masquent les différences…pourtant, quel rapport entre l’état d’esprit d’un Macron et celui d’un Cuvillier, alors qu’ils sont tous deux du PS et proches de la Région Nord PDC Picardie (Macron est né à Amiens et sa compagne est du Touquet, mais celui-ci a fait ses études supérieures et sa carrière à Paris) …quel rapport entre un Onfray, de plus en plus tiré vers la ruralité avec des revendications purement nationalistes et BHL, par exemple, alors qu’ils se disent tous deux de gauche. Pourtant, si Sarkozy, Juppé, Pécresse ne sont visiblement pas à la hauteur, on ne peut pas dire que Hollande ne connait pas la France dans ses moindres recoins, mais à gauche, on est convaincu que le dogme et les belles paroles suffiront à rassembler en pointant l’épouvantail Le Pen, sans toujours s’attaquer à des réformes profondes.

Alors, que va-t-on faire ? On va persévérer, j’imagine, envisager encore plus de transferts entre les plus riches, dont la productivité est aussi la plus élevée d’Europe, se concentrant sur une tranche d’âge oscillant entre 30 et 50 ans, ce qui aura pour effet d’accentuer encore un peu plus la fracture, générant les départs de jeunes diplômés à l’étranger et un gros ras le bol des parisiens, qui sont ceux qui ont le plus à craindre pour leur sécurité et que la Province stigmatise en prime (voir la réaction sur les bobos)…

Cette obsession du discours sur  l’égalité, ce manque de lucidité, ce grand laxisme face aux populations défavorisées, pourraient reproduire aux Présidentielles prochaines un même type de scénario et à force de jouer avec le feu, le risque est grand de basculer dans l’horreur fatale, avec sortie de la France de l’Europe, qui aurait pour conséquences de nous tirer encore plus bas que la Grèce d’aujourd’hui…

* A la fin du règne de Sarkozy, la France comptait 750 000 chômeurs de plus qu'en 2007.
Depuis l'élection de François Hollande en 2012, la France a à nouveau perdu 700 000 emplois.

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