Bebel partout, en noir et blanc, en couleur, en vidéo...La presse consacre des pages et des pages à Pïerrot le Fou, à l'homme de Rio, au professionnel, au Singe en hiver, mais rapporte également son goût pour le sport, la boxe, le foot, la vitesse, les cascades les plus folles...
Un hommage national lui sera rendu aux Invalides...puis à l'Eglise Saint Germain des Prés.
J'ai toujours eu du mal à comprendre ces manifestations populaires, ce fut comme cela pour Johnny...
Que représentent ces icônes pour le plus grand nombre en France ? On ne peut pas parler de milieu social pour Bebel, qui venait d'un milieu intellectuel, aisé et vivait aux Invalides...C'est le côté rebelle, gouailleur, l'homme à femmes, le goût du risque, la réussite, la nostalgie d'une autre époque, qui séduisent ?
Cela reste un peu mystérieux...
En Grèce, se déroule un hommage national à Théodorakis...C'est beaucoup plus discret, mais Théodorakis, qui a popularisé le sirtaki, était un intellectuel opposé à toutes formes de dictature, passionné de littérature ancienne, de philosophie des auteurs de l'Antiquité, un communiste qui a souffert de la torture, un compositeur de musique symphonique, mais aussi de thèmes liturgiques (Hymne à Dieu, cantates orthodoxes dédiées à la prêtresse byzantine Kassiani, symphonie en souvenir de la Shoah...).
L'hommage est plus discret, moins laïc, plus traditionnel...Il s'est déroulé à la cathédrale Métropolitaine Orthodoxe d'Athènes, où son corps a été exposé trois jours, avant d'être emmené par avion en Crète. où une foule silencieuse, composée de Mme la Présidente, de nombreuses célébrités et d'admirateurs, a défilé en silence, accompagnée par des chants liturgiques, l'Eglise Orthodoxe et l'Eglise Russe accompagnent les derniers instants, de cet idéaliste mystique, qui a voulu mourir avec l'âme « communiste »
Neos Kosmos, un média grec, rappelle que Théodorakis ne s'était jamais remis de ses combats avec la junte et qu'il avait terminé en grande partie sa vie à Paris, un peu isolé de tous, reclus dans son appartement, où il composait encore des opéras, des tragédies lyriques...Ses rapports avec la gauche étaient complexes, il avait du mal à suivre les positions de Syriza et de Tsipras, mais aussi celles du KKE (Parti Communiste Grec)
Le hasard fait que notre fils, est en Crète, à La Canée, un village où reposent les parents et le frère du musicien, où Théodorakis est enterré.
Autre pays, autre Histoire, autre Europe !
La France anarco-libertaire du « Allez vous faire foutre » (citation de Belmondo dans le film de Godard), plus physique, plus attirée par l'apparence, aux relations ambiguës avec les anglo-saxons, mais aussi plus pragmatique, face à la Grèce, plus cérébrale, plus torturée, aux relations complexes avec la Russie, aujourd'hui peut être plus créative, deux visions de la Liberté !