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Comment l'opinion se détourne de ce qui devrait être le fond du débat

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Ce matin, en me réveillant, j’étais imprégné par une nouvelle question, une question qui est en général le sujet de mon billet quotidien. Je dors très bien mais je me réveille tôt en général, et le cerveau, cette merveilleuse machine, qui me fascine de plus en plus par l’étendue de ses capacités et par son mystère si on s’intéresse un peu à la chose, semble opérer la nuit (comme cela est confirmé par des travaux sur le cerveau pendant le sommeil) une compilation de mes recherches, pour me fournir au réveil, sans effort, de nouvelles hypothèses à explorer.

Ce matin donc, mon esprit était taraudé par le contenu du rapport Mc Kinsey, qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui, peut être, va faire que Macron ne sera pas élu, laissant la place à des populistes, et à peine debout, j’ai interrogé Google.

Comme je le pressentais, l’abstract de ce rapport est sur le site Mc Kinsey, rapport dont les journalistes ont peu parlé en termes de contenu et d’objectif, préférant polémiquer et enflammer les réseaux sociaux, en comparant le pognon de dingue dépensé à la prestation gratuite de Cyrulnik.

Sauf que ces médiocres journalistes de gauche et de droite (ou ces pitoyables manipulateurs d’opinion), qui ne doivent rien savoir de la gestion de projets, comme la plupart de nos concitoyens, ont semble t-il, comparé des choux et des carottes.

Si on reconstitue l’histoire, Macron, repartant du déterminisme social sur les inégalités des chances, évoqué par Bourdieu et Passeron dans les Héritiers (1964) et la Reproduction (1970), qui a donné ensuite naissance à de nombreuses études de sociologues sur le sujet, aurait interrogé Cyrulnik, spécialiste des neurosciences, qui a travaillé sur l’impact de l’environnement social et affectif, sur le développement de l’enfant, y compris pendant la gestation, comme on le fait dans une étude préalable ou une pré-étude, pour poser les bases d’un travail plus scientifique.

Macron aurait ensuite confié à un cabinet externe, voulant je pense, un travail assez large en terme de spectre, et désirant avoir un avis non orienté politiquement (ce qu’il aurait eu s’il avait confié l’affaire à des Hauts Fonctionnaires de l’Education Nationale) sur les facteurs de réussite pendant les milles premiers jours sur terre de l’enfant. Le travail a visiblement consisté à aller comparer les réussites aux tests PISA pour des enfants de milieux hétérogènes, éduqués selon des critères différents, dans des établissements  de pays différents, de religion et de culture assez éloignés sociologiquement , mettant en évidence que l’impact de l’école et de la qualité des enseignants seraient assez faibles, comparé au milieu social, affectif et à la motivation pour la matière à apprendre, avec un overview et une compilation des travaux existants dans ce domaine.

Les préconisations que j'ai survolées, sont ensuite un peu trop positives selon moi, et certes un peu fumeuses...Plus intéressant serait une étude sur ce qui fait qu'on devient un homme d'exception...

Si j’étais Président, et que je vois comment le peuple a réagi au biais proposé par les journalistes plutôt qu’au fond du sujet, oh combien passionnant et  dérangeant pour la gauche en particulier, avec son égalité des chances et pour la droite avec sa méritocratie, je serais animé par un profond mépris.

Connaissant bien le thème des inégalités et du déterminisme social et affectif, qui m' a torturé depuis plus de trente ans, je n’ai pu ensuite m’empêcher de songer à ma lecture en cours des Démons de Dostoïevski, un roman écrit en 1872, adoré de Poutine, qui justifie d’une certaine manière, le management par la dictature d’une population par une minorité considérant que l'Europe a perverti le peuple, qui ne serait qu’un agrégat de sots, de petits esprits frivoles, ayant perdu la foi (orthodoxe), qu’il faut ré éduquer sans ménagement. On retrouve une idée assez proche chez les libertariens, d’une certaine manière chez Ayn Rand, l’auteur de la bible des américains où l'Etat à force d'assistance, mène le peuple vers sa destruction, une littérature qui a inspirée les leaders de la Silicon Valley et des GAFAMs, tant détesté par la gauche française.

On retrouve aussi cette idée d’un peuple sans destin véritable, « un peuple d’inutiles », face à une minorité, qui a le pouvoir, depuis les premières heures de l’Histoire de l’Humanité, chez l’israélien Yuval Noah Harari, le chercheur historien et sociologue, qui pense, qu’avec le développement des technologies, les puissants n’auront même plus besoin de petites mains pour accomplir leurs projets, à part quelques chercheurs, quelques créateurs d'entreprise  et des militaires pour "effacer" des groupes de population devenus trop gênants ou nocifs pour l'écologie de la planète...

Reste à cette grosse partie « d’esclaves sans grande valeur », majorité à laquelle j’appartiens, qui ne serait pas née avec les bons atouts ou sans trouver dès la plus tendre enfance la motivation qui fait de certaines exceptions d’individus, un meneur, un homme célèbre, un scientifique,  un leader comme Macron, Trump, Biden, Poutine, né pourtant sans être un héritier, mais qui a capitalisé sur ce qu’il a observé autour de lui, animé par une petite musique interne mystérieuse, contrairement à nous tous, destinés à passer leur temps au mieux, à être soumis, quoi qu’ils fassent ou quoi qu’ils votent, à méditer, à lutter contre la dépression, « à survivre », sans grands espoirs d’accomplissement véritable, le destin étant peut être déjà écrit dans les 1000 premiers jours de notre existence….le reste de la vie ne servant qu'à accomplir un "rêve d'enfant"

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