On n’est pas du côté de l’image, on est plutôt dans la face sombre de la création…On comprend que Bergé n’aime pas ce film, qui ne fait pourtant, je pense, que de dévoiler toute l’angoisse et la mal vie d’un homme, d’une exigence rare, recherchant toujours les alliances les plus parfaites entre étoffe, couleur et forme, afin d’aller jusqu’au fond de sa vision peut être, de la femme idéalement habillée et libérée…
On retrouve les amies Loulou de la Falaise, Betty Catroux et l’amant maudit, déjà entre aperçu dans le premier film, Jacques de Bascher, qui fut également le compagnon de Lagerfeld et qui décéda du sida.
Drogue, alcool, dépression, sexe, Yves Saint Laurent se traine souvent, entre deux collections, qui sont des épreuves de plus en plus dures, au fur et à mesure que le succès du couturier styliste grandit.
On n’est pas obligé d’adhérer à ces drôles de personnage hors du commun, qui n’aiment souvent que leur chien ou leur peluche, afin d’aller au bout de leur art, leur seule véritable passion, si on ne veut pas admettre que leur talent est lié à leur destin maléfique.
Le film est très bien à mon avis, il complète le précédent, les acteurs sont excellents, les décors reconstituent bien l’atmosphère à la fois luxueuse et sulfureuse…maintenant, on peut trouver le temps long (2H30)…on peut aussi trouver que c’est un étalage de fric et de bling bling indécent ou que le film est aussi pompier que le précédent…question de point de vue…on n’aime pas bien le luxe en France, étrange pour un pays, dont c’est la principal réussite sur le plan international…sûr qu’YVL n’était pas un homme « normal », ce n’était pas non plus un intermittent qui compte ses heures pour toucher ses indemnités, mais on ne laisse pas non plus une telle marque et une telle emprunte sans vie chaotique et sans un certain parfum de scandale…