Pour une fois, je voudrais saluer le Nouvel Obs, pour sa promotion du livre de Marcela Iacub « Belle et Bête », qui ne fait visiblement pas l’unanimité, y compris à gauche. Pourtant (je n’ai pas lu le livre), le propos est intéressant et nous éclaire un peu plus sur la vie des puissants, qui ont toujours, à un moment ou un autre, un profond mépris du vulgaire péquin, qui ne se trouve bien que parmi la classe dite supérieure et qui pense pouvoir disposer de la femme de ménage comme d’un toutou qui léche son pépére ….même pas jalouse l’épouse, de la soubrette qui aurait gâté le grand homme, pas du même monde, donc forcement pas concurrente.
Doit-on dire pour autant que les puissants, qu’ils soient des hommes politiques ou des chefs d’entreprises sont tous pourris ? Non, d’après moi, simplement, ils vont là où les autres ne veulent pas ou n’osent pas aller….et ça, ça dérange toujours l’esprit qui se veut bien propre sur lui, bon fonctionnaire, soucieux de bien faire son travail, bon militant syndicaliste engagé, comme autrefois les bigotes qui hurlaient à la sortie de la messe contre les filles mères et les divorcés.
Qu’un ex haut dirigeant de gauche soit comparé à un cochon pour ses comportements sex addict, au caniche de sa conjointe, accroc au fric, mené par une femme si fortunée et ayant besoin de se sentir admiré comme un roi, c’est sûr que ça bouscule le petit socialiste de base qui rêve d’un monde solidaire, où chacun respecterait les règles, où les intellectuels seraient des sages, et où tout le monde disposerait sensiblement du même revenu. Qu’un couple, qui s’est affiché main dans la main en vantant les mérites de la sociale démocratie ait des manières et un style de vie de dirigeant arabe du bon vieux temps, se vautrant dans le luxe, avec un certain mépris du manant de base au point de mentir sur son image, c’est sûr que c’est inacceptable, ça bouscule trop de choses….
Moi, ça ne me gène pas, cela me permet simplement de comprendre un peu plus la nature humaine… on gagnerait du temps et de l’argent en étant plus lucide…à moins que cette utopie nihiliste nous conduise encore plus vite dans le chaos.
Littérature - Page 14
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Le masque de la Bête