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  • Le boulot, dur, dur

    Comment expliquer que je sois à la fois content de partir bientôt en retraite tout en étant pour l'allongement de la durée du travail ? Tout simplement parce que je trouve que les conditions de travail se sont beaucoup dégradées depuis une quinzaine d'années. Comment expliquer cela ? Pour moi, voici quelques éléments de réponse :

    - La France possède un grand nombre de multinationales par rapport à ses voisins européens souvent plus dotés en PME. Or, ces multinationales ont réformées de manière importante leurs entreprises depuis les années 90, à grand coup de charette puis de modernisation et d'informatisation intensive avec des logiciels intégrés de gestion de type SAP. Par exemple, je me souviens de ce grand constructeur automobile français qui s'est séparé de tous ses acheteurs de proximité qui entretenaient des relations de quasi amitié avec ses fournisseurs pour les remplacer par des espèces de sous trader pratiquant des achats planétaires derrière leurs écrans. Les multinationales diffusent de la pensée qui traverse depuis toute la société. Les autres ne sont que des avatars que l'on doit payer le moins possible.

    - Dans ces mêmes années 90, on a fait le constat que notre pays n'etait pas assez commercial et assez marketing. Les écoles de commerce de HEC aux boites à BTS action co ont réagi et ont insufflé un nouvel état d'esprit très compét, très com et hyper libéral dans la génération des quadras d'aujourd'hui. C'est le creuset de la pensée bling bling.

    - la puissance des réseaux partagés. Tout le monde au boulot peut voir ou valider ce que fait l'autre et devient le big brother de ses collégues. L'ennemi n'est plus seulement le chef, qu'il soit petit chef ou pdg (qui réunionne ou matte ses graphes, ces caméras de surveillance qui analysent tout) mais les autres, tous les autres qui trouvent que ça ne va pas assez vite, que c'est mal fait, bourré de fautes, mis en page comme des cochons, pas assez exhaustif ou trop dilué, etc....finalement, chacun se sent à poil devant son écran.

    - La faiblesse du monde syndical, lanterne rouge européenne qui n'est pas contrepouvoir dans le privé et qui s'est acharné à créer des niches quasi réacs dans le public avec pas mal d'irréalisme et d'incompétence. Idem pour le PS post mitterandien qui s'est affaibli et ne porte plus de grands espoirs d'alternative. C'est le retour aux journaliers du début du XXeme siècle et la mal vie du public.

    - un manque possible (je reste prudent) de lien religieux par rapport aux pays scandinaves protestants (et aux royautés). La laicité crée un vide idéologique laissant à ses sujets le choix restreint entre le bling bling et le post soixantuitard arriéré idéalisé. C'est le vide existentiel grand créateur de dépression.

    Alors que faire docteur ? En admettant que le diag soit crédible, quel reméde ? I don't know....