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  • Le pantin de service

    Sarkozy va probablement perdre…il est intéressant de s’interroger sur les raisons de cet échec programmé, et en particulier, pourquoi Nicolas a-t-il été beaucoup plus mauvais dans sa campagne qu’en 2007…

    Je pense qu’en 2007, il avait réussi un tour de force, en ciblant un électorat à la fois de droite mais aussi en partie de gauche, qui très inquiet par la candidature et la personnalité foldingue de Ségolène, l’avait rejoint en trainant un peu les pieds, séduit par son dynamisme, son énergie, sa volonté de changer la France.

    Mais il a échoué sur beaucoup de choses, il a désavoué et  ridiculisé des gens de gauche modérée comme Kouchner, Rocard, Attali (à qui il a confié des missions, sans tenir compte des conclusions), ou de droite sage comme Juppé (qu’il a traité comme Kouchner, en particulier sur la Lybie), etc.. et finalement, il a dévoilé une personnalité superficielle, manipulatrice, faite surtout d’impulsions, de coups de com. et de discours creux, se mettant à dos les gens qui avaient voté pour lui par dépit. Aujourd’hui, il tape plus à l'extrème droite, se plaçant sur le terrain mouvant (et casse gueule) des valeurs, en essayant de ramener les brebis égarées chez Le Pen. Mais plus très crédible, trop marqué conservateur, il plafonne et ne décolle pas.

    Sarkozy a échoué, parce qu’il a aussi montré ses limites, en cherchant des modèles à l'étranger. Au début, c’était le modèle américain, libéral, chrétien, guerrier, à la Bush...puis, l’arrivée d’un Obama un peu méprisant à son égard et révélant une Amérique pas si en forme que ça, l’a calmé. Il s’est alors tourné vers Merkel, vers le modèle allemand, mais ça ne passe pas dans l’opinion, qui a vite mise à jour les limites d’un système dur pour les plus pauvres, traitant les grecs plus bas que terre.

    Mais derrière tout cela, on sent aussi un homme seul, qui navigue à vue, pas très confiant dans un entourage de hauts fonctionnaires et de politicards miteux surtout intéressés par leur carrière (comme Copé et Borloo), on sent un homme qui au fond, n'a pas grande confiance dans les français, se démarquant beaucoup de tous ses prédecesseurs.

    Car, c’est bien cela le problème de ce pays, une France qui regarde trop le pantin de service, avec derrière un Etat puissant, slencieux,  mais mou, un énorme mamouth fait d’hommes protégés, peu courageux (en terme de risque), opportunistes et surfant en permanence sur la vague (à la manière d’un Minc ou d'un Lang). Hollande (dont le quatrième prénom est Nicolas) sera surement plus à l’aise avec l’Etat, mais on peut aussi prévoir qu’il sera peu performant, immobile, enfermé dans les synthèses de ses synthèses  et que les déboires arriveront vite, très vite…car le peuple réclame un pantin (et non une direction collégiale) au sommet de l’Etat, mais le pantin ne peut pas faire grand-chose sans l’Etat et sans une cohésion et une réflexion solide qui manquent cruellement chez nos élites.