Faire des économies, trouver des solutions pour être plus efficace en dépensant moins, sont de toute manière des choses qui devront se faire de plus en plus, de gré ou de force…
Je reviens sur mon vieux dada, l’Educ Nat…je ne comprends toujours pas pourquoi (à part Attali qui a plusieurs fois évoqué le sujet), on ne mets jamais sur le tapis l’industrialisation des contenus pédagogiques…il est aberrant, qu’un prof. à notre époque, passe encore l’essentiel de son temps à préparer des cours et à corriger des copies (effectivement, un prof. fait souvent plus de 35 h. dans des conditions d’une autre époque)…alors, effectivement, quand on leur dit qu’il faut passer plus de temps au collège ou au lycée, qu’il faudrait voir à suivre davantage chaque élève, c’est la levée de boucliers….mais les profs. ne sont pas des professions libérales ou des travailleurs indépendants avec un statut de fonctionnaire…il faudrait arrêter de déconner, sans compter les problèmes posés par les remplacements au pied levé, suite à maladie…
Alors, me direz-vous, l’industrialisation des contenus, c’est quoi ? Ce sont des modules pédagogiques préparés à l’avance selon une charte standard pour tous les cours par matière et niveau, pour tout le territoire, téléchargeables, validés en accord avec le référentiel et les objectifs à atteindre et utilisables par tous les profs…le prof. dans ce scénario est davantage un animateur expert de sa matière (et non, un simple surveillant) qu’un chercheur raté mal payé qui essaie de faire au mieux (suivant les publics) pour faire passer sa sauce…
Imaginez un cours d’histoire sur l’Empire colonial britannique…le prof télécharge la veille les modules concernés, avec le livre du maitre, qui pourraient comprendre une batterie d'exos plus ou moins difficiles, un Power Point avec des vidéos, des mini reportages, présentant par exemple, les généralités sur le sujet et quelques zooms sur des sujets en rapport.. .puis le prof. pourrait faire faire un QCM à sa classe sur ce qui a été vu et en fonction des réponses, du niveau, donner à certains, un travail assez complexe (par exemple, sur l’évolution de cet Empire, avec production de resultats chiffrés ), à d’autres un travail de glisser coller avec des cartes ou des documents et aux plus faibles, des exercices plus simples, genre exos à trous…plus besoin de bouquins (aie, aie, aie les éditeurs qui devraient se reconcentrer sur la fabrication de contenus), plus ou peu de copies papier à corriger, plus de photocopies à mendier au secrétariat, etc…attention, il n’est pas question de laisser les élèves seuls se débrouiller de bout en bout, car on sait que cela ne marche pas, et il faudra aussi probablement repenser les locaux pour éviter le bordel, et équiper les élèves bien sûr, de tablettes ou autres systèmes informatiques, ainsi que mettre en place des video projecteurs…le prof. pourrait lui, profitter de résultats graphiques immédiats personnalisés et reventiler son temps de manière plus intelligente.
Hollande l’a fait en Corrèze, il a équipé à grand coût les élèves de tablettes, mais sans industrialiser les contenus, ce qui est une énorme connerie…les coréens le font, eux...en plus, ils sont malins, ils en profitent pour fabriquer eux même la tablette et le hard, ce qui génère de l’emploi…
Mais quand on en ait à penser chez les fonctionnaires de l’éducation, comme disait Bourdieu, que l’heure est une unité de temps immuable, qui sert à fabriquer des emplois du temps depuis des lustres, et que c’est probablement pour des raisons d’attention des élèves, il va falloir ramer pour bouger quoi que soit…enfin, quand on sera derrière les grecs peut être….comme dirait Védrine, faudrait pas qu’on devienne l’idiot du village…