Etrange film que cette page d'histoire franchouillarde, qui débute le soir du 10 mai 81 (image de Tonton à 20 heures, la pluie d'orage a Bastille, et tous les clichés qui vont avec), pour se terminer le soir du 25 avril 2002 (autres clichés autour de la branlée du Jospin)....de suite le ton est donné, on sait qu'on ne va pas assister à un monument du 7eme art, on va donc suivre une génération, incarnée par un journaliste monté à Paris (passant bien sûr à Libé et s'engueulant évidemment avec l'incontrôlable July), son frère devenu une sorte de Seguela, joué par un Gaspard Proust forcement communiquant cynique et toujours très semblable à lui même, leur pote Ramsi, vague clone de Xavier Niel faisant fortune avec le minitel rose, nécessairement avide de cul et de fric, et une Casta mi Ségolène mi Bettencourt (celle des Farcs, con, pas celle de Sarkozy...et de Mitterand), campée en énarque libérée, idéaliste et merveilleuse (c'est une Femme, et comme chacun sait, seules les femmes sont fidéles à leur conviction et à leur amour)...ajoute à ce pâle scénario des extraits d'archives probablement pour te démonter encore un peu plus que BHL, Tapis, Lang, Mitterand n'étaient que de tristes marionettes qui nous ont bien roulé dans la farine et tu auras l'essentiel du contenu de ce film, avec une intention du réalisateur qui manque vraiment d'épaisseur. Seul, le personnage du père, interprété par Dussolier sort son épingle du jeu en nous émouvant un peu, encore qu'il soit chargé beaucoup trop de bons sentiments, comme si c'était vraiment cette génération de petits cons gâtés, nés vers 68, qui avait cassé les jolis rêves de la belle gauche de papa (c'est certes, un peu vrai, mais là, la démonstration est un peu courte)...
Enfin, je ne pense pas qu'on se bousculera longtemps pour aller voir "Des lendemains qui chantent", donc si tu tiens vraiment à voir ce qui ressemble quand même surtout à un navet, dépéche-toi, pas sûr qu'il reste à l'affiche longtemps...