Je l’ai parfois mal traité, voire un peu méprisé, sur ce blog, pourtant, je voudrais lui dire que j’ai une certaine forme d’admiration pour lui, en tous cas, du respect pour son travail et pour un certain nombre de ses initiatives.
On va commencer par rappeler ce qui m’agace chez lui, même si cela devient de plus en plus compliqué de s’y retrouver dans son parcours politique. Quand il soutient l’extrême gauche, on n’est pas d’accord, moi qui suis au contraire, un hyper libéral et partisan de renforcer le pouvoir d'un Etat européen au détriment des Etats nationaux…quand il balaie les questions économiques d’un revers de main en bon philosophe qu’il est, on n’est pas d’accord, même si je veux bien comprendre qu’il est bien plus enthousiasmant de disserter sur Platon ou Foucault que de négocier un contrat de service avec un client.... et pourtant, l’économie, c’est pour moi, une forme de rapport profond entre les êtres. Je ne suis pas de ceux qui croient à un monde égalitaire où on s’échangerait tout et où on ne posséderait rien, pas plus que pour déléguer à l'Etat le rôle de planificateur et de partage des biens. Au contraire, je pense qu’on aurait tout à gagner en étant tous de bons négociateurs, tous responsables de sa gestion personnelle et tous les premiers défenseurs de ses vraies valeurs. Mais le bonhomme semble évoluer vers un anarchisme libertaire, qui moi me convient assez bien.
Sur le reste, chapeau pour l’université du savoir, chapeau pour ses travaux de démystification de la pensée de grands philosophes, chapeau pour sa recherche d’une forme de vérité. L’homme veut être en accord avec ce qu’il vit, c’est un bel idéal, tant de gens se mentant à eux même, ou cherchant à « sur vendre » leur image, ne serait-ce que sur les réseaux sociaux ou sur les sites de rencontre, sans oublier les CV bidonnés où on s’invente des diplômes, des stages ou des périodes de travail qu'on n'a jamais fait.
Et puis je sens chez lui, une grande humanité, beaucoup de dignité chez ce personnage qui a perdu sa compagne cet été, après une très très longue maladie. Il n’aime pas trop les cathos, moi non plus, il les trouve peu en accord avec ce qu’ils prêchent, moi aussi…j’aurai beaucoup à dire, y compris sur les prêtres d’aujourd’hui, qui marchent souvent complètement à côté de leurs pompes, parlant d’amour à tord et à travers, sans voir tout le mal qu’ils génèrent autour d’eux, ou pour les risques inutiles qu’ils font prendre à d’autres (comme ce prêtre enlevé en Afrique, qui connaissait les risques mais voulait aller au bout de sa mission…ou de son martyr)…ce n’est pas parce qu’on est curé qu’on est obligatoirement du côté de l’homme (expression mélanchonesque assez en vogue chez les abbés rouges) et au dessus de la mêlée, parce qu’on s’imagine engagé du côté des plus pauvres. Quant à leur célibat, je ne suis pas loin de croire que le plus sale cadeau que pourrait leur faire le pape, serait de leur autoriser le mariage (l'amour au quotidien n'a pas grand chose à voir avec cet amour fantasmé et idéalisé, dont ils aiment tant parler, Guy Gilbert est un modèle du genre, et ils tiennent trop à leur liberté, n'ayant souvent pas d'horaire)….j’ajoute enfin, pour des raisons que j’ignore, que beaucoup d’entre eux semblent manifester beaucoup plus d’attirance pour le marxisme et l’islam sunnite que pour leur autorité religieuse catholique, sur laquelle ils dégueulent en privé.
Courage, Michel, (je passe volontairement de la 3ème personne au tutoiement), car tes dernières prises de position sur certaines pratiques musulmanes ou sur l’Education Nationale, n’ont pas du plaire à tout le monde, surtout quand tu es récupéré par l'extrême droite et sa presse pourrie, comme Finkielkraut...moi, je n'ai aucun doute, tu es tout sauf l'un de ses imbéciles vraiment islamophobes....continue ta marche, parce que ta voix sonne souvent juste....même si certains te trouvent trop médiatiques, profites-en, cela ne durera peut être pas, surtout si tu continues à dire ce que tu dis.
Une bonne occasion pour ressortir l'une de mes très courtes vidéos (45") que je vous recommande (avec les bons conseils d'un Jean Luc Godard peu connu dans ce registre)